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Dans le cadre du programme américain Artemis, Thales Alenia Space Belgique a remporté l’appel d’offres pour la construction de deux modules du Gateway, une petite station orbitale. Placée en orbite lunaire, celle-ci aura pour vocation de servir de port spatial pour les prochains astronautes amenés à se rendre sur la lune, et de préparer ensuite les technologies pour les futures missions vers Mars.

Artemis, du nom de la sœur d’Apollo, comprend un volet de retour de l’homme sur la surface de la lune, avec un atterrisseur habité. "L’autre grande partie, c’est le Gateway, une petite station orbitale, à peu près un cinquième du volume de la station spatiale internationale, qui sera en orbite lunaire et qui a plusieurs vocations», détaille Xavier Roser, responsable de l’exploration et de la science chez Thales Alenia Space.

Port spatial tout d’abord, à destination des astronautes amenés à fouler le sol lunaire. Ceux-ci pourront s’y relayer à 4 maximum en même temps pour une durée de 1 à 3 mois. Mais aussi pour des cargos de ravitaillements ou des véhicules. Sa deuxième mission sera de préparer dans un second temps ce qui pourrait être un vaisseau pour emmener un équipage vers la planète rouge.

L’agence spatiale européenne (ESA) a pris la responsabilité de deux modules dans ce Gateway et c’est la branche belge de Thales qui les construira donc tous les deux. Le premier, I-hab, est un module d’habitation pour les astronautes internationaux. « L’une des contraintes, c’est de fournir un maximum de fonctions pour un volume qui est plus petit que la station spatiale internationale (ISS). On va essayer de leur apporter un confort qui est similaire en termes d’infrastructures, de capacité d’entraînement sportif… Mais dans un environnement plus compact. Il y a un travail sur l’aménagement, des choses qui peuvent se déployer, se ranger, notamment pour les équipements sportifs. Ceux-ci sont nécessaires pour les séjours longs sur la station, mais prennent beaucoup de place ».

Le deuxième, Esprit, assurera le ravitaillement de la station en carburant et comportera également un système de communication. « Il sera embarqué sur le premier module d’habitation, et servira à faire le relais des communications (transfert de données : télémétrie, voix, vidéos…) entre le Gateway et les véhicules à la surface de la lune ou ceux qui sont en train de voler entre la lune et le Gateway », continue Xavier Roser.

Thales fournit habituellement de l’électronique embarquée sur des satellites et des lanceurs. Pour Esprit, « on fournira des amplificateurs destinés aux ondes progressives pour permettre de faire la communication entre le Gateway et la partie lunaire », explique Bruno Divry à La Libre, le directeur Stratégie de Thales Alenia Space en Belgique. « Le deuxième équipement est une unité avec plein d’interfaces différentes : elle monitore et contrôle le réchauffage de certains endroits du module, pilote le déploiement des antennes… »

Le premier module de communication doit être livré fin 2022-début 2023, le premier module de service de la station devant être lancé fin 2023. Ensuite, l’habitat est prévu pour 2025, et le module Esprit avec la partie “ravitaillement” pour 2027.

Un beau défi en termes de délai pour le groupe Thales qui doit en outre tenir compte d’un environnement – l’espace profond – bien plus ardu que celui de la station spatiale internationale. En termes de radiations, de micrométéorites ou encore d’enjeux de masse. « Entre l’orbite basse et l’orbite lunaire, c’est à peu près trois fois moins de masse pour le même type de lanceur. Il y a donc un effort d’optimisation et d’innovation » précise Xavier Roser.

 

Source : La Libre

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